En collaboration avec des bibliothécaires, des chercheurs, des bailleurs de fonds et des éditeurs, le Réseau canadien de documentation pour la recherche (RCDR) a mobilisé les intervenants dans le cadre d’initiatives et de projets innovateurs, a transformé le milieu de la recherche en améliorant l’accès au contenu dans les universités canadiennes et a influencé le marché en réduisant les coûts pour les membres du RCDR. L’approche inclusive à grande échelle du RCDR appliquée à l’acquisition de licences de contenu continue d’offrir une valeur aux universités membres et son modèle est considéré comme une pratique exemplaire sur la scène internationale.
À la fin des années 1990, l’Association des bibliothèques de recherche du Canada (ABRC) et quatre consortiums de bibliothèques régionales (CBUA, BCI, OCUL et COPPUL) ont été invités à demander l’appui de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI) en démontrant que l’accès systématique à la recherche publiée est une composante essentielle de l’infrastructure de la recherche du Canada.
En juin 1999, après quelques mois de collaboration, le Projet canadien de licences de site nationales (PCLSN) a été créé avec l’appui de 64 universités canadiennes, et la FCI a accordé au projet une somme de 20 M$ pour appuyer cette composante de l’infrastructure de recherche. Les universités participantes et les gouvernements provinciaux ont engagé 30 M$ de plus, et l’Université d’Ottawa a été l’hôte du projet et le centre administratif.
Le but du PCLSN était de mousser la capacité de recherche et d’innovation des universités du pays en obtenant les licences des versions électroniques de publications savantes à l’échelle nationale.
Le PCLSN avait trois objectifs :
- Acquérir une capacité : pour augmenter la quantité, l’ampleur et la profondeur du contenu savant à la disposition des chercheurs universitaires au Canada et établir ainsi un riche milieu multidisciplinaire afin de soutenir la recherche de calibre mondial.
- Transformer le milieu de la recherche : pour accélérer la transition du papier au contenu numérique et à des présentations à valeur ajoutée du contenu savant, afin d’optimiser l’utilisation et l’utilité de cette matière pour les chercheurs.
- Influencer le marché : pour optimiser le pouvoir d’achat des universités canadiennes et influencer le marché international des publications savantes, afin d’obtenir des modalités avantageuses pour l’utilisation et l’élaboration de nouveaux modèles d’affaires et de services.
En peu de temps, une directrice générale a été embauchée et un Comité directeur ainsi que d’autres comités (y compris le Comité de négociation, qui est aujourd’hui le Comité stratégique du contenu) ont été mis sur pied pour diriger le processus d’octroi des licences. En janvier 2001, les premières licences de site du PCLSN sont activées pour des revues électroniques STM.
Pendant cette phase pilote, le PCLSN a ciblé avant tout les revues électroniques à texte entier et les bases de données de recherche en sciences, en génie, en santé et en environnement, domaines où les besoins étaient les plus pressants et les coûts, les plus élevés.
À l’aide du financement du projet, le PCLSN a concrétisé des licences pluriannuelles avec plusieurs grands éditeurs scientifiques, ouvrant ainsi aux chercheurs au pays l’accès à plus de 1 000 revues électroniques et bases de données de citations clés. Le consortium a réussi de plus à conclure un accord de licence à caractère canadien qui établit des modalités supérieures d’utilisation pour la collectivité universitaire.
Au cours de cette période, le PCLSN a été reconnu pour son approche innovatrice visant à faire avancer la recherche au Canada et a remporté le premier de prix de productivité et de leadership de l’ACPAU en 2001 ainsi que l’Innovation Achievement Award de la CACUL en 2002. La directrice générale du PCLSN, Deb deBruijn, a également reçu le Prix d’excellence de l’ABRC-CARL.
Afin d’optimiser la base organisationnelle et la masse critique établies, le PCLSN a continué d’ajouter au portefeuille du contenu des collections de revues et des fichiers rétrospectifs à fortes répercussions autofinancés par les membres. En 2004, le consortium avait plus que doublé le budget du contenu initial, démontré ses répercussions sur la collectivité de la recherche et répondu aux exigences de la FCI sur la durabilité.
Au fur et à mesure que des licences de contenu supplémentaires étaient octroyées, d’autres employés ont été embauchés et la structure du projet est devenue plus officielle. En avril 2004, le Réseau canadien de documentation pour la recherche a été constitué en société sans but lucratif. À ce point, un Conseil d’administration a été établi pour remplacer le Comité directeur du PCLSN.
Conscient du besoin croissant de contenu numérique en sciences sociales et humaines, le RCDR a commencé à planifier en 2005 un projet d’expansion du contenu en trois étapes pour obtenir un portefeuille de contenu en diverses présentations et il a communiqué de nouveau en définitive avec la FCI pour obtenir une subvention.
En février 2007, la FCI a annoncé une somme tirée du Fonds des plateformes nationales pour le projet de l’Infrastructure de contenu numérique (ICN) pour les sciences sociales et humaines – une somme additionnelle de 19,1 M$ qui sera offerte en contrepartie par 67 établissements membres et des gouvernements provinciaux. Comme auparavant, cette somme serait attribuée par l’entremise de l’Université d’Ottawa.
En décembre 2007, le RCDR a déménagé de l’Université d’Ottawa pour occuper de nouveaux locaux.
Pendant le projet de l’ICN, nous avons obtenu en juin 2008 14 importantes collections de recherche comprenant des milliers de livres électroniques, de revues électroniques, de matière de source primaire, de bandes vidéo, de partitions musicales et plus encore. Le RCDR a engagé en 2009 le solde des fonds du contenu de l’ICN pour la numérisation de collections canadiennes sélectionnées en sciences sociales et humaines (SSH) à l’University of Toronto et l’University of Alberta.
À ce stade, le RCDR, qui avait pris de l’expansion, comptait 75 membres, gérait 45 licences et des fonds de plus de 100 M$ par année et avait octroyé des licences pour le contenu numérique complet des disciplines de la science, de la technologie et de la médecine ainsi que ses sciences sociales et humaines. La FCI avait accordé le financement de démarrage critique pour accélérer les initiatives stratégiques et garantir la participation inclusive et équitable, mais les établissements membres maintenaient leur engagement pour soutenir des initiatives par l’intermédiaire du financement volontaire.
En 2010, on a recommandé, à la suite d’un examen de la gouvernance, d’apporter des modifications importantes à la taille et à la composition du Conseil d’administration du RCDR, qui n’avait que très peu changé depuis la création du PCLSN en 2000. Le Groupe de travail sur la revue des comités a recommandé d’autres modifications en octobre 2013 en fonction des modifications apportées à la législation concernant les organismes sans but lucratif. Les règlements administratifs actuels du RCDR ont été approuvés par les membres en octobre 2013.
En décembre 2012, le RCDR a embauché Clare Appavoo, la deuxième directrice générale de l’organisation.
Au cours de l’année 2013, le RCDR a retenu les services d’employés de deux autres consortiums internationaux de bibliothèques afin qu’ils procèdent à un examen externe de l’efficacité des négociations menées par les organisations. Dans l’ensemble, les examinateurs externes ont constaté que le RCDR est un intervenant efficace et efficient pour ses membres. Il limite très bien les coûts de façon généralement comparable ou supérieure à ce qui se fait dans d’autres consortiums.