Des identifiants pérennes pour des gens du passé
Les PID ou identifiants pérennes, des codes alphanumériques uniques associés à des entités précises, constituent un outil utile pour fournir des informations faisant autorité, exemptes d’ambiguïté et disponibles de façon pérenne au sein d’une même ressource et d’une ressource à une autre. Les universitaires ont adopté les identifiants ORCID pour pouvoir différencier les dizaines de Richard Smith qui publient dans un vaste éventail de domaines spécialisés. On rencontre des difficultés comparables lorsqu’on étudie le passé, avec plusieurs personnes portant le même nom, comme les nombreux James Armstrong ayant vécu au Canada au 19e siècle.
Jusqu’à présent, aucun effort concerté n’a été déployé au Canada pour créer des PID pour identifier les personnes figurant dans nos archives numériques. En partenariat avec Bibliothèque et Archives Canada et le Réseau canadien de documentation pour la recherche, des chercheurs des universités de la Saskatchewan, de l’Alberta et de Guelph travaillent sur un projet pilote visant à recueillir et, le cas échéant, à créer des PID pour des individus ayant vécu dans le passé. L’objectif est de fournir un ensemble de PID avec certaines propriétés qui permettent de les distinguer (comme les noms, dates de naissance et de décès, et professions).
Pour trouver des personnes susceptibles de figurer dans les archives canadiennes, nous avons commencé en consultant le Dictionnaire biographique du Canada, qui contient une collection de près de 9 000 biographies, toutes publiées en français et en anglais. Nous utilisons également un ensemble de données d’environ 2 500 personnes qui ont travaillé pour le ministère des Affaires indiennes. Ces deux ensembles de données très différents nous permettent de saisir les difficultés que représente la création de PID sans pour autant faire disparaître l’incertitude des sources primaires et secondaires. Dans le cadre de notre présentation, nous aborderons les méthodes utilisées et illustrerons les PID en action.